LA RÉUSSITE DES PETITES STRUCTURES
Autre point important, l’image du golf en France. Tous les acteurs de la filière, à l’exception notable de la Fédération, ne constatent aucun changement radical. Mais ils savent bien qu’il faudra des années pour tordre le cou aux idées reçues. Toutefois, tous conviennent que la Ryder Cup a sûrement contribué à un léger mieux en la matière grâce aux images véhiculées par les médias. La valorisation brute des retombées médiatiques – inégalées en France – se chiffre à plus de 300 M€ (étude Kantar Media). Une « économie» non négligeable s’il avait fallu acheter de l’espace publicitaire, mais qu’il faut toutefois relativiser. Les médias se sont d’une part concentrés pendant l’épreuve et n’assurent depuis, pour les plus généralistes d’entre eux, quasiment aucun suivi. D’autre part, la retransmission télévisée était payante contrairement à des événements comme les Jeux olympiques ou la Coupe du monde de football. Avec près de 900 millions de téléspectateurs en audience cumulée en 2016, la Ryder Cup jouit d’une exposition télévisuelle exceptionnelle (620 millions de foyers potentiellement touchés en 2018). Rédacteur en chef golf au sein de Canal +, Thierry David regrette cependant que les chaînes publiques françaises ne se soient pas portées candidates à la retransmission de l’événement. Cela n’a pas empêché l’ensemble du groupe Canal (dont fait partie Golf + d’afficher un record d’audience cumulée de 2,2 millions de téléspectateurs sur les trois jours (avec 2 heures par jour de retransmission en clair).
La Ryder Cup, enfin, a bousculé aussi les mentalités chez les décisionnaires, politiques et institutionnels. l’État et les collectivités ont financé ainsi une partie des fameuses 100 petites structures golfiques. « Grâce à elles, nous avons déjà créé 30000 nouveaux joueurs», précise Pascal Grizot, vice-président de la FFGolf. Même l’opérateur de l’État, Atout France, l’agence de développement touristique du pays, a pris conscience de l’importance du secteur (un touriste golfeur dépense plus que la moyenne) en menant différentes campagnes pendant la Ryder Cup. Dans les prochaines années, nos plus beaux golfs pourraient donc bien recevoir de plus en plus de touristes étrangers. Des retombées à moyen et long termes, donc, qui devront être anticipées pour être pleinement exploitées.