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Les nouvelles balles Titleist Pro V1

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Cela fait bientôt 20 ans que les balles Titleist Pro V1 et Pro V1 X ont révolutionné le marché. Les années passent, mais malgré l’arrivée de nouveaux concurrents, la marque Californienne arrive à maintenir ses balles parmi les plus vendues en France. Cependant, le niveau de concurrence technologique s’est considérablement resserré au fil des années. Comment Titleist peut-elle encore affirmer sa suprématie, et mis à part le nombre de balles en jeu sur le PGA Tour ?

Dans un environnement aussi normé que celui du matériel de golf, innover et apporter un plus en matière de performance s’avère vraiment très délicat.

Tous les deux ans, les marques principales dans le domaine des balles, Titleist, TaylorMade, Callaway, Wilson et Srixon revisitent pourtant leurs modèles phares. 

Il faut comprendre que c’est un produit clé dans la bagarre commerciale qu’elles se livrent. Non seulement, le renouvellement est forcément plus rapide, le produit est aussi mieux margé, mais de plus, désormais, beaucoup de l’image d’une marque passe par sa balle.

Cet hiver, TaylorMade était toute heureuse de piquer Rickie Fowler à Titleist, pour le principal transfert « balles» du mercato joueur. A l’occasion du dernier PGA Show, Titleist a donc présenté ses deux nouvelles balles, en espérant conforter sa position de leader sur le segment spécifique des balles premiums, et aussi recréer de l’écart avec la concurrence sur la performance pure de ses produits.

Pour Michael Mahoney, patron du département balles chez Titleist « Lorsque nous avons commencé à travailler sur les modèles 2019, nous avons découvert que les golfeurs, quel que soit leur niveau, étaient déjà extrêmement satisfaits des performances de leurs Pro V1 ou Pro V1x. Et pourtant, ils continuent de nous dire qu’ils aimeraient obtenir plus de distance, à condition que ce gain de distance ne soit pas au détriment d’une autre qualité »

Gagner de la distance ! C’est tout le sujet, et pourtant, le législateur ne cesse d’envoyer des messages pour une limitation de la performance, si ces dernières mettent en péril le difficile équilibre économique d’une majorité des parcours. Parcours qui ne peuvent pas nécessairement allonger sans cesse les distances à parcourir ou durcir les roughs. Ne serait-ce pas risquer de prendre un coup de bambou sur la tête avec un soudain et brutal retour en arrière imposé par l’USGA ?

Chez Titleist, personne ne semble croire à cette hypothèse…
« Au cours du processus de développement et de prototype, nos chimistes et ingénieurs ont trouvé un moyen de mouler une enveloppe externe en uréthane encore plus fine, et donc d’augmenter le pourcentage de matériaux favorisant la vitesse dans la construction globale. Les Pro V1 et la Pro V1x sont désormais encore plus rapides, tout en maintenant les performances nécessaires pour scorer et les caractéristiques de toucher que les golfeurs exigent de ces balles. »

Pour des balles telles que les Pro V1 et Pro V1X, cela signifie être capable de résoudre une difficile équation mathématique, encore plus difficile que pour un driver voulant promettre plus de distance. Selon Benoit Delcambre interrogé à ce sujet « Elles ont été conçues pour sortir de la face de club avec plus de vitesse et moins de spin au grand jeu afin de gagner en distance, tout en offrant le meilleur contrôle possible au petit jeu, et ainsi permettre aux golfeurs de scorer plus bas. »

Il faut retenir en fait trois avancées technologiques :

  • L’enveloppe externe moulée en uréthane élastomère serait 17% plus fine et offrirait une plus grande vitesse de balle.  Les avancées technologiques sur le procédé de moulage de l’uréthane thermodurcissable breveté ont permis aux ingénieurs de couler une couche plus fine pour former l’enveloppe externe (formulation exclusive aux Pro V1 et Pro V1x), tout en préservant le toucher doux et la fiabilité du contrôle Drop-and-Stop™ autour des greens. 
  • La couche enveloppante en ionomère serait plus rapide, elle accroîtrait la vitesse de balle et réduirait le spin (effet de rotation arrière) au grand jeu. Sous l’enveloppe externe plus fine, la couche enveloppante qui accroît la vitesse serait plus épaisse de 14% sur la Pro V1 et de 11% sur la Pro V1x, créant ainsi une plus grande vitesse de balle et un taux de spin réduit au drive et au grand jeu.
  • Enfin, les nouveaux noyaux ZG Process 2.0 auraient été conçus pour obtenir un gain de distance.

Les parties les plus à l’extérieur du noyau solide de la Pro V1 et du double noyau de la Pro V1x seraient plus rigides, mais la souplesse au centre aurait été conservée, ce qui donnerait des « moteurs » plus rapides avec une plus grande vitesse de balle et un taux de spin réduit au grand jeu.

Entre les deux balles, pour comprendre les différences, la Pro V1 2019 est dotée d’une technologie multicomposants à trois pièces comprenant une enveloppe externe en uréthane élastomère plus fine, une couche enveloppante en ionomère, un nouveau noyau ZG Process 2.0 et une disposition sphérique des 352 alvéoles en motifs tétraédriques.

Quant à la Pro V1X 2019, elle est dotée d’une technologie multi-composants à quatre pièces comprenant une enveloppe externe en uréthane élastomère plus fine, une couche enveloppante en ionomère, un nouveau noyau double ZG Process 2.0 et une disposition sphérique des 328 alvéoles en motifs tétraédriques.

Selon le fabricant, pour choisir entre les deux balles, les golfeurs observeront des différences similaires aux modèles précédents en termes de trajectoire, de toucher et de spin. Grâce à une vitesse de balle plus élevée et un taux de spin plus bas au grand jeu, les Pro V1 et Pro V1x délivreraient une plus grande distance tout en conservant un vol de balle constant, un contrôle Drop-and-Stop™ au petit jeu et une robustesse durable.

La Pro V1 offrirait un vol de balle et un taux de spin optimisé pour l’ensemble des golfeurs, des trajectoires plus basses et plus pénétrantes que la Pro V1x, ainsi qu’un toucher très doux.

La Pro V1x, quant à elle, volerait plus haut, génèrerait plus de spin (effet de rotation arrière) sur les coups de fers et son toucher serait légèrement plus ferme.

 Et en les testant, quels sont les résultats ?
Sur le marché des balles de golf, le plus souvent, on parle de balles premier prix, de balles milieu de gamme, et de balles premium ou tour. Le prix est trop souvent le seul élément de choix. D’un point de vue technique, et plus précis, on pourrait plutôt segmenter les balles en trois catégories par niveau de spin : High Spin, mid-spin ou low spin. 

Le réel niveau de spin d’une balle de golf se mesure surtout dans le domaine du petit-jeu, et sur les coups d’approches à moins de 50 mètres. C’est dans cette situation où l’on peut distinguer des différences de rendements pour une vitesse de swing donnée. La difficulté pour une balle de golf, c’est de proposer idéalement beaucoup de spin au petit-jeu, mais inversement et paradoxalement, le moins spin possible au grand jeu. 

Entre wedging et driving, il y a en plus au milieu le jeu de fers où le spin doit être aussi relativement élevé pour donner du pouvoir « back and stop », ou en français du « pouvoir stoppant » à la balle, une fois qu’elle touche le green.

Sur le wedging les balles Pro V1 2017 ou 2019 ne descendent pas sous la moyenne des 7000 tours, un niveau très élevé qui les classent indiscutablement parmi les balles high-spin. Pour les différencier, la Pro V1 X prend 200 tours de moins, un écart assez infime.

Avec un fer 7 on observe un gain de vitesse de balle, et une baisse de spin, comme affirmé par le fabricant. Dans ce cas de figure, la Pro V1 donne moins de spin que la Pro V1 X. Comme pour le wedge, le niveau de spin global est encore très élevé, mais tout à fait conforme à une balle Tour.  Pour un fer 7 avec un loft de 33 degrés, et compte tenu de la vitesse de swing affichée, 6000 à 7000 tours, c’est vraiment conforme à une balle Premium. En revanche, le niveau de spin est tout de même en baisse par rapport à 2017, comme si effectivement, Titleist avait changé l’alchimie de sa balle, et changer la position du curseur : Plus de vitesse de balle, et un peu moins de spin. 

 Au drive, on constate effectivement un gain de vitesse de balle de 2 mp/h pour la Pro V1 avec une légère baisse du spin entre modèle 2019 et 2017. Pour le spin, c’est conforme au test précédent avec le fer, et confirme cette tendance de baisse. Même constat pour la Pro V1 X, dans une proportion plus importante et avec un spin plus bas. Il est aussi possible que Titleist a modifié la compression de sa balle pour la rendre un peu plus abordable pour des vitesses de swings inférieures à 100 mp/h, car si les pros sont payés pour jouer des balles, les amateurs sont ceux qui les achètent, et permettent l’écosystème du Tour.

 Dernière chose à noter, Titleist a décidé de passer au jaune high optic pour ses balles « stars ».  Plutôt que de communiquer sur la nouvelle pénétration des balles de couleurs sur le marché, la marque communique astucieusement sur la haute visibilité offerte par ce nouveau coloris.

Effectivement, trouver les balles reste un enjeu très concret pour les golfeurs amateurs, surtout quand il s’agit de balles à 59 euros la douzaine.